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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 14:33

Michel de Montaigne est quelque peu le patron des blogueurs, pardon de cette irrévérence.

Donc, au chapitre LVI du Livre I des Essais, il relate ainsi un passage de L'Heptameron  de Marguerite de Navarre:

La Reine de Navarre Marguerite récite [1] d'un jeune Prince, et encore qu'elle ne le nomme pas, sa grandeur  l'a rendu connaissable assez, qu'allant à une assignation [2] amoureuse, et coucher avec la femme d'un avocat de Paris, son chemin s'adonnant au travers [3] d'une Eglise, il ne passait jamais en ce lieu saint, allant ou retournant de son entreprise, qu'il ne fît ses prières et oraisons. Je vous laisse à juger, l'âme pleine de ce beau pensement, à quoi il employait la faveur divine. Toutefois elle allègue cela pour un témoignage de singulière dévotion. Mais ce n'est pas par cette preuve seulement qu'on pourrait vérifier que les femmes ne sont guère propres à traiter les matières de la Théologie. Une vraie prière, et une religieuse réconciliation  de nous à Dieu, elle ne peut tomber en une âme impure et soumise, lors même, à la domination de Satan. 

[1] raconte

[2] rendez-vous

[3] passant par

Comme quoi les amours des Grands ont depuis longtemps excité la curiosité des témoins, et leur goût d'en tirer d'aléatoires conclusions. Il s'agissait ici de François 1er.

Montaigne n'est pas d'habitude aussi sévère par rapport aux choses du sexe qu'il considère  avec indulgence comme témoignage de bonne santé. Du moins en ce qui concerne les hommes. Il est à plusieurs reprises beaucoup plus réservé et inquiet devant la sexualité féminine.

On voit ici qu'il trouve une raison supplémentaire de se méfier du deuxième sexe, même quand il s'agit d'une personne qu'il estimait. Nobody is perfect.

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