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11 janvier 2019 5 11 /01 /janvier /2019 08:38

A force de passer devant des étalages où le dernier Houellebecq foisonne, de le rencontrer interviewé dans une presse habituellement fréquentable, je suis tombée dans le panneau, et j’ai ajouté 22 euros à la fortune dudit.

L’auteur peut séduire des innocents, à coup de provocations potaches : recopier une carte de restaurant, énumérer les caractéristiques techniques de quelques fusils de chasse, ou de véhicules de luxe : ça s’est déjà fait.

Restituer des itinéraires parisiens, pour faire vrai, rapporter par le menu des conversations insignifiantes, dénoncer la prétendue laideur des paysages urbains en « région », et faire le pornographe … Banal, même si de grands noms s’y sont aventurés, et démagogique.

Reste la littérature « bankable » : une misogynie féroce dans le portrait d’une partenaire, affamée de sexes, « au centre d’un gang-bang de facture classique » et de plus financièrement indélicate, dont il se venge avec délectation. En contrepoint, deux portraits saint-sulpiciens de créatures  adorables que notre indigne héros va perdre inéluctablement, et de toute façon non crédibles. (Clin d’œil aux happy few qui ont deviné le truc).

Un ou deux problèmes sociétaux particulièrement décourageants en guise de décor.

 Florent-Claude Labrouste  le supposé narrateur, est un de ces tristes sires dont l’auteur se régale à décrire la veulerie, la méchanceté, l’impuissance à vivre.

Pourquoi pas ?

Mais alors, avec une plume plus exigeante, et des allusions à l’actualité un peu moins utilitaires. Quelque chose qui aurait le parfum de la sincérité et n’afficherait pas un tel mépris pour le lecteur

En revanche, on a envie de relire « La Nausée », même sans nostalgie .

 

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