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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 21:46

 

Trois personnages viennent s’ajouter au monde  de Pascal Quignard, et compléter ces familles de passionnés : passionnés d’amour, de musique, de lecture, de peinture. Avides d’exister.

Un pasteur veuf inconsolable qui note à l’infini les chants d’oiseaux et les sons du jardin que son épouse aimait plus que tout. Et tente ainsi, désespérément, de les partager avec elle.

Il en oublie d’être père et chasse finalement sa fille, l’enfant de la morte.

Une fille qui, de n’avoir pas été aimée, n’éprouve d’autre passion que celle de trouver pour la musique de son père…un éditeur. Terrible substitut d’enfant.

Et la morte trop aimée, qui peut-être (sait-on jamais ?) fuyait dans ce jardin l’ennui de la vie encombrée par cet homme-là.

Triple échec, de trois solitudes.

Mais un texte magique et transparent, des personnages à la fois évidents, et maîtres de leur secret. Qui ont effleuré, pressenti, un autre monde.

Quignard parle d’un livre inspiré par la dépression menaçante et qui puisse l’exorciser. De fait on y retrouve, présente dans son œuvre, cette angoisse de la mort mêlée de l’appétit pour le néant, qui recouvrira toute chose.

Mais avant qu’il advienne, encore une fois, Quignard fait regarder à son lecteur la beauté  du monde, malgré l’effroi qui s’en dégage.

En maître des mots, des sons, compagnon des oiseaux.

Le pronom « on » du titre est comme un mystère : allusion à la compagne aimée ? Projection dans le futur d’un souvenir partagé :  celui d’un jardin du bord de l’eau ?

Une façon de dire qu’un présent est là, même habité par toutes ces silhouettes du passé, et qu’il deviendra mémoire.

Une hypothèse.

 

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