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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 16:55

On a parlé, devant l’irrésistible ascension de Monsieur Macron, de Rastignac ou de Bel-Ami.

Restons dans les Lettres du XIXème siècle (Le Rouge et le Noir, 1830, chapitre XVIII) : Julien Sorel ne parviendra pas aux sommets dont il avait rêvé. Mais lorsqu’il est encore un petit abbé ambitieux il se trouve en présence du tout jeune évêque d’Agde, qui vient d’obtenir cette charge grâce à son oncle bien en cour, le marquis de la Môle.

Julien l’aida à placer sa mitre (…)

Alors l’évêque alla fort vite au milieu de la pièce, puis, se rapprochant du miroir à pas lents, il reprit l’air fâché, et donnait gravement des bénédictions (…)

L’évêque s’adresse à Julien :

Je ne voudrais pas, à cause de mon âge surtout, avoir l’air trop léger.

(…)

C’est clair, se dit Julien, il s’exerce à donner la bénédiction.

(…)

L’évêque traversait lentement la salle. (…) Il se plaça sous le dais. Réellement, il était parvenu à se donner l’air vieux : l’admiration de notre héros n’eut plus de bornes.

Aux Tuileries, le nouvel élu ne voulait pas se donner l’air vieux, certes. Mais l’air Président, d’où cette démarche, et ce visage sévère.

Et l’admiration de ses fans, pardon, de ses helpers.

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